The art of becoming wins two awards at Festival des Libertés 2013

GRAND PRIX DU FESTIVAL DES LIBERTES

La question récurrente de notre non gestion des flux migratoires souligne que les politiques actuelles de migration ne fonctionnent pas et, surtout, ne sont pas adaptées au mouvement des migrants dans le monde d’aujourd’hui.
Et, depuis plusieurs jours, ce sont des afghans, déboutés de leur demande de reconnaissance de la qualité de réfugié qui sont au cœur du cyclone. D’occupation de lieux à des manifestations réprimées durement, ils se retrouvent aujourd’hui pour une part importante d’entre eux arrêtés ou dans des logements de fortune.
A eux seuls, ces afghans symbolisent l’échec de notre aveuglement.
Avec ces regards et destins croisés que nous offre « the art of becoming », l’occasion nous est donnée de nous rappeler cette évidence trop rapidement écartée : ceux que l’on nous présente uniquement sous la forme de statistiques ou sous la casquette de fraudeur sont des êtres humains. Avec leurs vies, leurs parcours, leurs angoisses et leurs espoirs.
« Je suis au bout de l’enfer » affirme un des jeunes ainsi suivi. Il en a quitté un en décidant de partir de son pays, nous lui en avons offert un autre en guise d’accueil.
Pourtant, cet ordre socio-économique particulier qu’on nous impose est le résultat de décisions humaines prises à l’intérieur d’institutions humaines. Les décisions peuvent être modifiées ; les institutions peuvent être changées. Et si nécessaire, elles peuvent être renversés et remplacées.
A nous de ne pas l’oublier au moment où nous recherchons ici collectivement les ressorts de nos engagements.
PRIX RTBF

Si la  RTBF a choisi de primer The art of becoming, de Hanne Phlypo et Catherine Vuylsteke.  c’est parce que nous avons estimé que ce film , par sa forme  presque fictionnelle, avec ses personnages attachants  — eux qui sont arrivés en Belgique en quête d’ une vie meilleure avec pour tout  bagage, un courage incomparable – permet d’incarner  des questions au cœur de notre actualité   brûlante, ici et maintenant.
Nous pensons que la diffusion de ce film sur nos antennes permettra à un large public d’aiguiser son regard critique, de se forger une opinion, voire même de changer son regard sur ce qui, pour le plus grand nombre, n’est aujourd’hui souvent qu’une affaire de chiffres et de statistiques. Ce film nous montre aussi, au-delà des destins tragiques de ces jeunes migrants qui pourraient s’appeler Aref ou Leonarda, que restent possibles, toujours, l’humanité, la tolérance et le sens de la solidarité.